Histoire de la ville d’Oran.


Histoire de la ville d’Oran

oran

Il semblerait que le nom « Wahran » (Oran en Arabe) vient du mot arabe « wahr » (lion ») et de son duel (deux) Wahran (deux lions).La légende dit qu’a l’époque (vers l’an 900), il y avait encore des lions dans la région. Les deux derniers lions chassés se trouvaient sur la montagne près d’Oran et qui d’ailleurs s’appelle « la montagne des lions ». Il existe, devant la mairie d’Oran, deux grandes statuts symbolisant les deux lions en question.

Domination Arabe

Après sa création en 902 par les marins andalous, Oran devient un perpétuel objet de conflit entre Omeyyades d’Espagne et Fatimides de Kairouan. Elle est plusieurs fois détruite pour renaître chaque fois de ses cendres, fatimide ou omeyyade, sur fond d’alliances complexes changeant sans cesse avec les tribus berbères locales: Azadjas, Maghraouas, Ifrides ou Sanhadjas….

La période la plus trouble dure jusqu’en 1016 lorsque la ville devient Omeyyade. En 1081, c’est l’avènement de l’empire almoravide dont le règne finit en 1145 à Oran même où se produit la dernière confrontation avec les Almohades et où meurt le dernier prince almoravide, Tachfine, sur la route de Mers El Kébir en essayant de gagner le port où il devait embarquer pour l’Andalousie.

Avec le début du 13ème siècle c’est la constitution des royaumes de l’est et de Tlemcen sur le corps de l’empire Almohades tandis qu’au Maroc, les Mérinides commencent à prendre du terrain sur l’autorité de l’empire. Le royaume zyanide de Tlemcen, dont font partie Oran et sa province, est alors pris en étau entre les Hafcides de l’est et les Mérinides de l’ouest.

Durant toute cette période violente, Oran constitue chaque fois le motif essentiel des conflits, en tant que principal port du royaume de Tlemcen et l’un des carrefours primordiaux des relations commerciales du bassin méditerranéen On sait que les Mérinides vont, à un certain moment, jusqu’à proposer la paix avec Tlemcen à condition de continuer de garder Oran. Durant toute cette période aussi, la ville d’Oran sera tour à tour et plusieurs fois de suite, zeyanide, Mérinide, hafcide. Le premier siège Mérinide d’Oran a lieu en 1296, et la dernière tentative des rois de l’ouest de rependre Oran a lieu en 1368 sous le roi zeyanide Abou Hammou Moussa II.

Suit alors une longue période Tragique marquée par les luttes intestines au sein du royaume de Tlemcen pour la succession au tronc jusqu’en 1425 lorsque le sultan hafcide Abou Farés, qui reprend tout le Maghreb central, désigne Abou El Abbés, dernier fils de Abou Hammou ll, à la succession. Mais la brouille zeyanide ne s’arrête pas pour autant le gouvernement de la ville d’Oran fait aussi l’objet de convoitise au sein de la famille zeyanide.

De ce fait la ville constitue chaque fois un foyer de résistance à la cour de Tlemcen, comme une sorte de principauté indépendante se gouvernant seule et librement. C’est sans doute à la faveur de ces dissensions et ces déchirement continus. qui affaiblissent le royaume. que se fait la prise d’Oran par les Espagnols en 1509.
Domination espagnol

Cela commence par un massacre et se termine par un tremblement de terre.

Entre les deux événements prés de trois siècles se sont écoulés. 1509, après l’occupation de Mers-el-Kebir quatre années auparavant, les troupes espagnoles, levés par le cardinal Francisco Jiménes de Cisneros, s’attaquent à Oran, s’assurent d’elle entièrement après avoir passé une bonne partie de sa population au fil de l’épée et transforment aussitôt les plus belles mosquées de la ville en églises.

Il y’a du ressentiment à la base de cette entreprise, mais aussi une ambition stratégique: faire de l’Oranie un réservoir alimentaire pour l’Espagne et contrôler durablement la partie occidentale des cotes algériennes.

Deux objectifs, deux échecs. Ce rêve orgueilleux ne pourra jamais prendre quelque consistance. Et la longue occupation espagnole, n’assurera jamais une domination réelle au delà des forteresses continuellement attaqués. Quand a la prétention de faire de cette région un grenier à blé pour la péninsule, elle apparut bien vite pour ce qu’elles était, une illusion, car derrière les forteresse les troupes espagnoles ont plus comté sur quelque chargement salvateur, venant de Malaga ou de Carthagène que sur ce qu’elles pouvaient arracher aux terres et au tribus de la région qu’elles surveillaient, peu ou prou, de leurs remparts.

C’est ainsi que le compte d’Alcandete fait dire a l’un de ses messagers parti en 1535 pour la cour  » j’ai eu plus de peine à défendre ces deux places contre la faim que contre l’ennemi ».

En prés de trois siècle, la place d’Oran eut à subir dix grand sièges qui durèrent de quelque semaines a quelques mois, mais en vérité, chaque année ou presque connaissait ses deux ou trois petites attaques de harcèlement. L’image du  » pieux et vaillant guerrier espagnol  » était réduite au syndrome de l’assiégé s’inquiétant de l’épuisement des vivres et des munitions et toujours guettant l’arrivée de secours incertains par mer.

La première libération d’Oran s’est faite en 1705 par le Bey Bouchelagham qui en fit le siége du beylick. Mais cette libération est de courte durée puisque les Espagnols reprennent la ville en 1732 avec une flotte plus importante que la première. Néanmoins, cette seconde implantation espagnole s’avèrent plus difficile que la précédente. Elle prend fin en 1792, un 8 octobre. Ce jour-là, la ville espagnole est assiégée par Mohamed ben Othman, dit Mohamed El Kebir.

Au cour de la première nuit du siége, un tremblement de terre détruit Oran, et Mohamed El Kebir, qui aurait pu prendre la ville sans coup férir, préfère laisser les Espagnols enterrer leur morts et soigner leurs blessés. Des négociations vont s’ouvrir qui durent toute une année pendant laquelle les Espagnols cherchent à se maintenir par des renforts.

Mais le 12 septembre, le Bey propose un traité au roi Charles IV , que celui-ci se trouve alors obligé de signer. Début 1792 enfin, les Espagnols quittent définitivement Oran. L’incapacité des Espagnols à pénétrer à l’intérieur des terres et a s’y maintenir a toujours été une constante de leur présence en Oranie. Ainsi, leur occupation de la cote oranaise, déjà onéreuse, s’est finalement révélée vaine. La preuve en est que, mis a part des murailles encore debout ou effondrées, il n’en reste pas grand chose dan la mémoire de la ville, sauf quelques survivances dans le langage des Oranais et, parmi elles, cette expression tellement significative des misères endurées par les espagnols cantonnés dans Oran.

A ce jour, en effet, pour marquer la distance et l’éloignement, on dit de quelqu’un qu’il habite Cartajena. Carthagène, le port Espagnol d’ou les vivres, les munitions et les secours ne vinrent jamais à temps quand ils vinrent…

Les successeurs de Mohamed El Kebir au Beylick de l’ouest, dont Oran est le siége, sont Othman, Hocine El Manzali, Mohamed Mékalléche, tous trois fils de Mohamed El Kebir, puis hocine El Manzali encore une fois, ensuite Mohamed Errikid, frère de Mohamed El Kebir, qui sera connu sous la nom de Boukabous, ensuite Ali Kara Bargli, gendre de Mohamed El Kebir,enfin Hassan, ancien cuisinier de Othman. Hassan gouverne le beylick jusqu’en 1830 quand, après la prise d’Alger par l’armée française, une escadre commandée par le capitaine de Bourmand, rentre à Mers-El Kebir.

Après quelque jours de négociations. Hassan remet sa lettre de soumission. Mais la prise réelle de la ville se fait en janvier 1831 par le général Danrémont qui trouve sur place que 2750 habitants, dont 2500 juifs. Le 7 janvier de cette année, le Bey Hassan est autorisé à partir à la Mecque avec sa famille et ses bien.
Domination Française

Corniche oranaise

En 1831, la ville comme le reste du pays devint colonie française. La ville a été préfecture du département d’Oran qui occcupait tout l’ouest. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le 3 Juillet 1940 la flotte française du gouvernement de Vichy basée à Mers el Kébir, fut bombardée par la flotte anglaise venant de Gibraltar, cette attaque occasionna 1000 morts dans les rangs francais. Le 8 novembre 1942, c’est au tour des anglo-américains de débarquer, prélude au débarquement en Italie.Après sa création en 902 par les marins andalous, Oran devient un perpétuel objet de conflit entre Omeyyades d’Espagne et Fatimides de Kairouan. Elle est plusieurs fois détruite pour renaître chaque fois de ses cendres, fatimide ou omeyyade, sur fond d’alliances complexes changeant sans cesse avec les tribus berbères locales: Azadjas, Maghraouas, Ifrides ou Sanhadjas….

La période la plus trouble dure jusqu’en 1016 lorsque la ville devient Omeyyade. En 1081, c’est l’avènement de l’empire almoravide dont le règne finit en 1145 à Oran même où se produit la dernière confrontation avec les Almohades et où meurt le dernier prince almoravide, Tachfine, sur la route de Mers El Kébir en essayant de gagner le port où il devait embarquer pour l’Andalousie.

Avec le début du 13ème siècle c’est la constitution des royaumes de l’est et de Tlemcen sur le corps de l’empire Almohades tandis qu’au Maroc, les Mérinides commencent à prendre du terrain sur l’autorité de l’empire. Le royaume zyanide de Tlemcen, dont font partie Oran et sa province, est alors pris en étau entre les Hafcides de l’est et les Mérinides de l’ouest.

Durant toute cette période violente, Oran constitue chaque fois le motif essentiel des conflits, en tant que principal port du royaume de Tlemcen et l’un des carrefours primordiaux des relations commerciales du bassin méditerranéen On sait que les Mérinides vont, à un certain moment, jusqu’à proposer la paix avec Tlemcen à condition de continuer de garder Oran. Durant toute cette période aussi, la ville d’Oran sera tour à tour et plusieurs fois de suite, zeyanide, Mérinide, hafcide. Le premier siège Mérinide d’Oran a lieu en 1296, et la dernière tentative des rois de l’ouest de rependre Oran a lieu en 1368 sous le roi zeyanide Abou Hammou Moussa II.

Suit alors une longue période Tragique marquée par les luttes intestines au sein du royaume de Tlemcen pour la succession au tronc jusqu’en 1425 lorsque le sultan hafcide Abou Farés, qui reprend tout le Maghreb central, désigne Abou El Abbés, dernier fils de Abou Hammou ll, à la succession. Mais la brouille zeyanide ne s’arrête pas pour autant le gouvernement de la ville d’Oran fait aussi l’objet de convoitise au sein de la famille zeyanide.

De ce fait la ville constitue chaque fois un foyer de résistance à la cour de Tlemcen, comme une sorte de principauté indépendante se gouvernant seule et librement. C’est sans doute à la faveur de ces dissensions et ces déchirement continus. qui affaiblissent le royaume. que se fait la prise d’Oran par les Espagnols en 1509.

Rosalcazar ou Château Neuf, voyage à travers l’Histoire d’Oran


Rosalcazar ou Château Neuf, voyage à travers l’Histoire d’Oran.

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Le « Château Neuf » d’Oran, vu depuis le quartier espagnol, en 1835 (L’Illustration du 3 avril 1847, page 49, vue partielle)

Le « Château Neuf » d’Oran, vu depuis le quartier espagnol, en 1835 (L’Illustration du 3 avril 1847, page 49, vue partielle – Encyclopédie afn)

C’est finalement le Pavillon de la favorite qui m’a dirigé vers Château Neuf.

Je n’avais jamais fait attention à cette délicate construction perchée à l’angle du contre-fort sud-ouest d’un ensemble aussi appelé Rosalcazar.

Il n’est pas si simple de retrouver l’origine d’une dénomination derrière laquelle se battent deux étymologies, l’une reconnue de tous (ras el cacer), et l’autre plus fantaisiste (rosas-cajas), mais tout aussi utilisée dans les écrits d’historiens amateurs.

Il faut savoir qu’à l’origine, ce fort se limite à une « construction de forme étoilée à trois grosses tours séparées par trois courtines » édifiée en 1347 par « le sultan mérinide de Fès, Abou Lhassen, grand conquérant et grand constructeur, à qui on doit entre autres la mosquée de Sidi Bou Médine, et qui aurait aussi jeté les fondations du fort de Mers-el-Kébir ». (René Lespes cité par Edgard Attias sur son site oran-memoire)

Ces trois tours semblent se rattacher à un ensemble plus imposant -mais difficile d’en savoir davantage aujourd’hui puisqu’il ne reste rien- et « étaient connues sous le nom de Bordj-el-Mehal, le fort des Cigognes, et Bordj-el-Ahmar, le fort Rouge, dont les Espagnols firent Rosas-Cajas, « les maisons rouges », devenues Rosalcazar. (Ce mot viendrait en réalité de l’arabe « ras el cacer » (tête de la forteresse). »

Donc en 1347, ces trois tours (peut-être davantage) constituent le coeur de Château Neuf, et sont parfois appelées les « Donjons rouges ». Le reste de la forteresse n’existe pas encore.
Les trois tours d’origine à Rosalcazar

Le reste, ce sont les espagnols qui le construiront plus tard, lorsque le cardinal Ximenes prendra Oran le 19 mai 1509, Oran qui n’est « plus qu’un nid de pirates barbaresques ».

Ce sont des paroles citées par l’historien Robert Tinthoin en 1949. Il rajoute :

« Les espagnols ne font guère que de l’occupation « restreinte », limitée à la place d’Oran. Leurs expéditions de 1541, 1552, 1558, 1701, sur Mostaganem et Tlemcen, n’aboutissent qu’à de sanglants échecs. Comme Fey l’écrit, avec beaucoup de justesse, en 1858 : « … l’Espagne n’eut jamais la moindre pensée colonisatrice à l’égard de cette conquête ; elle ne vit là qu’un moyen d’assurer plus de sécurité à son littoral en détruisant une fourmilière de pirates… »

« Occupation restreinte » ne signifie pas pour autant villégiature, et les espagnols vont très vite renforcer les trois tours d’origine pour construire ce fameux Château Neuf, à l’époque en dehors de la ville, entouré de hautes murailles.

« Au milieu du XVI° siècle, les espagnols sont sur la défensive, et Oran connaîtra une forme de blocus à distance, et quelques sévères assauts (tel le siège de Mers el Kebir par Hassan Pacha, fils du fameux Kayr-ed-dine, en 1563). » (geneawiki)

Il reste trois traces classées de cette présence espagnole le long des murailles de Château-Neuf : la porte d’entrée, un écusson du roi d’Espagne, et une échauguette d’angle.
Traces espagnoles classées de Rosalcazar

Les mets de l’époque :


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Les mets de l’époque :
« El Tighighech » est un plat à base d’herbes cueillies, qui se préparait comme « El Batata bel Flyou ».
« El chlada ta3 el bahr » (Salicorne) en français, plante grasse poussant en bordure de mer qui se préparait comme « Zroudya em charmla » et on disait
 » Entafiw a bi chwya khel » c a d, que l’on y mettait dessus un filet de vinaigre. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Autre époque, autres mœurs et habitudes.

Quelques expressions:

« Khouwara »:l’actuelle « tesdira ».
« Bnika »: la petite serviette qu’on met sur la tête après la douche.
« Koustbina »: dé à coudre.
« Rani nekjem m3ak »: Je plaisante, je rigole.
« N’haji »: raconter un conte.
« Fje’tili (Fje3tili) fwadi »: tu m’as fait très peur.
« T3abek » « Tâabek »: embaumer, répandre l’odeur.
« Djana essadane »: avoir une invitation.
« Medreb » ou « Moute3 »: un endroit
« Youma yen » au lieu de « Youmine »: 2 jours.
« Djbina » au lieu de « formaje »: Fromage
« Mnakher »: nez
« Tch’kikoune »: minuscule, petit
« Grawedj »: jouet
« Lkima », « loukma »:bout de pain, nourriture
« Grebej »: Babioles.
« Tchap’tchake »: un récipient.
« Fniyek »: coffret.
« Mbetchek »: Ravi.
« Nemlet louz »: faire bouillir les amandes et enlever la peau.
« Ykete3 ou ychir »: dire n’importe quoi.

Nos grand-mères aussi tenaient un langage avec leurs petits enfants:
« Kbida ta3i »: traduction « mon foie ». Il est vrai que traduite, cette expression perd de sa valeur, mais en arabe, elle exprime tout l’amour et la chaleur que voue une mère ou une grand-mère pour ses proches.
« Chlaghem l’yasmine »: moustache de jasmin

– On désignait nos grand-pére par « BABA SIDI » et grand-mére « Mani ».
La belle soeur par  » LOUSTI »et le beau frere par « LOUSSI »

Petit dictionnaire des amours algéroises par MUSTAPHA BENFODIL
Publié dans Actes sud | La pensée de midi – 2006/1 – N° 17 – pages 58 à 58

Baggar : littéralement, “marchand de bétail”. Personnage friqué et fruste, cible
privilégiée des midinettes.
Boumba : une bombe sexuelle. Chikour : le “mac” d’une prostituée.
Diki : garçonnière. H’nana : tendresse.
Hanouna : formule affectueuse à l’adresse de sa bien-aimée, équivalent de
“ma chérie”.
Laghram : l’Amour. Madama : une nana (déformation de “madame”).
Madama grifa : une supernana, une “griffe” (d’où le mot grifa).
Maghroum : amoureux. Rani maghroum : je suis amoureux.
Maqiousse : littéralement, “être touché”, ou encore “être possédé” (par un
démon ou une démone). Rani maqiousse : je suis touché, je suis follement
amoureux, je suis possédé.
Marka : déformation de “marque” – une nana de marque.
Naqch : homosexuel (prend généralement une connotation péjorative).
Omri : “mon chéri”.
Papicha (pluriel : papiche) : minette frivole imbue de ses formes et courant
après la vie facile en monnayant ses charmes. La formule désigne sinon toute
jeune adolescente un peu fleur bleue qui rend fous les hommes d’âge mûr.
Redjla : un mec viril, macho.
Tayeh : littéralement, “tombé”. Comprendre : un quidam tombé amoureux.
Tchermouta : expression péjorative pour désigner une fille de mauvaises
moeurs. Par extension, formule injurieuse à l’adresse d’une fille pour
exprimer du mépris.
Yestebyat : de bite, “maison” (rien à voir avec un objet masculin de même
orthographe) – fonder un foyer, se marier.
Zella : une fille d’une grande beauté.
Zellidj : très belle fille (formule un peu désuète qu’on retrouve dans les textes
de la musique chaâbi).

VOCABULAIRE CITADIN ANCIEN(PARLER ALGEROIS) .


Amrouni Amel Blida

VOCABULAIRE CITADIN ANCIEN(PARLER ALGEROIS)

-On peut inclure à la liste des mots qu’il faudrait bannir du parler algérois le mot « Gââ ». On dit plutôt El-koul, ou kamel, selon le cas.
-Tous comme vous êtes:se dit plutôt  » kamel kima rakoum », et non pas gââ .
-« El koul rahou », et non pas gââ rahou, pour « ils sont tous partis ».
-On désignait un adolescent par « 3aouizeb » et pour la fille c’était « 3aouitka »
-« Rani madji  » au lieu de  » Rani djaye  »
-« El helfa rahi fi dahrek » c’est à dire qu’une bonne raclée t’attend.
-« Ntyer el maa » pour désigner un rapide tour aux toilettes et « Nseffi kerchi » pour faire ses besoins.
-« Netbet » au lieu de nechfa,(se souvenir)
-« Serwal m’dewwer », et non pas serwal elloubiya
-« Lekhyama » et non pas Elcousina, Lemsel’ha et non pas le balai.
-Khoukhi et non pas rose, « Zendjari », couleur brun moirâtre… Il y avait  » El Quat » et  » El Qouiyat ».
-Bit erraha (lieux d’aisance)) ou chichma (Hachakoum) et non pas toilit,
-Tebsi avec un T ou tbissi pour les petites assiettes, gana et non pas tanit, mektoub et non pas djib (la poche), yerta3 et non pas yerdha3, do9aet non pas doka, twelwil et non pas zgharid, fi 3ot et non pas fi 3od (au lieu),
-Nendjem et non pas negder, tati et non pas tabess (baisses-toi).
– nwassiwau lieu de ndir, naa3mel ou nekhedmou
-Ni iya ni arouah, les algérois disent plutôt Adji. En effet, iya et arouah se sont greffés au parler algérois bien plus tard. Quant au mot Adji, il n’est que rarement utilisé.
– Wachrahou moula bitek ? et non pas Wachrahou rajlèk.
On dit également : « wach rahi djamletkoum? » et non pas « wachrahoum la famille? »,s’tira, k’ssikess, 3am Hidous, 3am de9youss (lol),on dit la3rous et non pas la3riss!

-Autre pratique: Aujourd’hui, l’ambiance du dîner de mariage pour les hommes a perdu de son lustre. C’est devenu un Fast-food : on liquide et on s’en va.
Parfois,il y règne un silence de morts. On a l’impression qu’il s’agit d’une Djanaza (domicile mortuaire). Les invités sont attablés, on leur sert rapidement à manger ensuite on leur remet les boîtes de gâteaux « fou9k rissanhoum!!! (sur leur tête) » et ça dure ya rabi 10 min.
A l’époque, le charme du dîner du mariage, les invités étaient bien accueillis.Aprés le dîner,ils se retiraient de la table pour passer dans une autre pièce,dans le jardin ou à la terrasse pour se voir proposer du thé ou café avec les gâteaux. A noter que les gâteaux étaient disposés dans un plateau et non pas dans des boîtes.
LE CLOU DE LA SOIREE :animation par un orchestre de musique CHAABI.
Il y a également certaines pratiques qu’on a tendance à oublier et qui se perdent tel que « Tekdim » ou alors la tradition selon laquelle on met du parfum à la jeune fille « li jib sadane », ou encore « Mharmet leftoul ou kit errouh » ou bien l’hayek.

– » El Fer Fouri  » pour parler d’une fine porcelaine; un tissu léger est « Emendwal »; celui comportant des petites pastilles se dit  » Bi Khebizet el âmbar »; le couteau se dit  » El Khedmi » ou encore  » El Boutchak »; une fine dentelle au bas d’une étoffe, c’est  » El Tcharchiff » mot d’origine Turc.
Les tamis  » El Bessasser », on y mettait à sécher  » el Makfa » et les pâtes un peu plus grosse servaient à la préparation « El Makaroune Ber’Turc ». Et puis les desserts,  » El Plaw » avec de la crème de riz et de la fleur d’oranger; « El Stladj », dessert lacté. « El Maârdjoum L’arandj », et « El Maârdjoun el Trandj » ( confiture de cédrat, la reine des confitures).

-« Dakhèl bine aâma wa aâssatou », se dit d’une personne qui se trouve toujours dans vos jambes.
– « Ma idji menek la def, la guembri » pour quelqu’un qui ne fait aucun effort.

-La serviette se disait « Mendil ».Il y avait aussi « El Béchkir », ces serviettes que l’on faisait tourner sur les genoux des convives lors des repas de fête « aâla el meïda ». » El bechkir » vous l’aviez compris, est un long « Mendil ».

– « El Plaw » est un plat de riz accommodé salé ou sucré; « El Satladj » est une crème de riz au lait sucrée, on dit aussi « Mhalbi ».
Il y a aussi  » El Palouza » crème à la maïzéna avec du lait et des amandes.

-Il y avait le nom de certaines fleurs : « El Ba a » ou Balsamine.  » Mesk el Roumi » ou Tubéreuse.  » El Ghellal » fleur très parfumée de couleur ivoire et dont je n’ai pas l’équivalent en français. « Soltane el Ghaba » le Chèvre feuille. « Salaf el 3adra » la Glycine. Et tout le monde connaît « Mesk Ellil » ou Galant de Nuit.

lexique algerois.Le Parler Algérois.


La main de Fatma

lexique algerois.Le Parler Algérois

Amanâ3che : à demain ou à plus tard.

Antik : se dit de quelque chose de bien, de bon ; ce mot provenant de «antique» est apparu durant les années 1980.

Akleb : revendre ou refiler un produit acheté

Aâmmi, khalis : forme d’appellation des personnes âgées ; marque le respect (apparu durant les années 1990).

Babak : policier en civil Babak

Ya BGHEL: tête de mule. On dit aussi « Moukhek Habess »(ton cerveau est bloqué) contrairement au mot Khachkhache : cerveau, crack, doué, intelligent…

Bezqa: crachat

Chebrag, hrach : non citadin, différent de la communauté (apparu durant les années 1980).

Cheese matloue : hamburger à base de pain traditionnel (apparu durant les années 1990).

Chriki (ami) sadiki (ami), djarou : appellations apparues durant les années 1990.

H dida : apparu durant la fin des années 1980 avec l’entrée en Algérie de belles voitures importées de l’ étranger et les nouveaux riches.Ce mot signifie voiture de luxe et indique une personne matérialiste qui aime follement les bolides.

Defra : 10 DA – 3argue:1 milliard – Houbla : 200 DA, par rapport à l’ icône du monument des martyrs connu dans le milieu des jeunes sous le sobriquet de houbel. Messaka : 1 000 DA – Hadjra, Brika : 10 000 DA. Tous ces mots sont apparus à la fin des années 1980. 3argue:1 milliard

Djeraya : ce terme définit les voitures grosses cylindrées ou véhicules

E-cheikh : pour désigner le papa et Lâ3jouz : pour désigner la maman ( en arabe:la vieille)

El Galou : se dit d’ une affaire qui se traite gratuitement sans faire d’ efforts ni débourser d’ argent (apparu à la fin des années 1980).

El hedda : immigration, acte inattendu.

Etiki : ce mot symbolise l’ argent et l’ opulence, il est apparu durant les années 1990, date du rééchelonnement de la dette et de la dévalorisation du dinar.

El-Yabssa : forme d’étranglement utilisée par les voleurs à la sauvette.

Ez Zbel: les ordures

Fratess : terroristes (apparu durant les années 1990).

Habes : individu qui n’a aucune notion de savoir-vivre, ignorant les bonnes maniéres

Haggar : qui veut avoir la main mise sur autrui par la force.

Habra, Lahma : se dit d’ une femme sexy et attirante (apparu durant les années 1980).

Hittiste : chômeur (apparu durant les années 1980).

Kibba : la prison (serkadji, el-harrache, lambeze, berrouagia…allah yestar)

Kwaleb : les trucs, les ruses et les astuces pour contourner une procédure.

Kheloui : bon vivant, extraordinairement bon (apparu durant les années 1980).

Laât : argent, fortune (apparu durant les années 1990).

Lebled : citadin, connaissant parfaitement la région (apparu durant les années 1980).

L’ équipe : signifie un groupe damis qui ont les mêmes caractéristiques à quelques nuances près ; ce mot est apparu durant les années 1990.

Lih lih : de façon expéditive, rapidement (apparu durant les années 1980).

LI Qra, Qra bekri: (celui qui a étudié, l’a fait d’antan). Allusion à la mauvaise qualité d’enseignements actuelle.On loue les mérites de l’ancienne école.

Lkala, harraga : voyager clandestinement par bateau (apparu à la fin des années 1990).

Marka, Tacha : signifie le standing, la classe et les effets vestimentaires de première qualité (apparu durant les années 1990).

Mamay : du sur mesure, de la bonne qualité (ce mot est apparu durant les années 1980).
M’ZIYA: un acte de gratuité, voire de simple gratitude.Un service rendu.

Nef : évasion, fuite, immigration (apparu durant les années 1980).

Qraa : littérairement remplir les bouteilles ; ce mot signifie les ouï-dire (apparu à la fin des années 1990).

Serbess ou Serseb: liquider, se débarasser (apparu durant les années 1990).

Taouaâna : les nôtres, notre groupe d’appartenace.

Tnah (on qualifie une personne YA TNAH): En réalité le mot Tnah désigne la Bitte ou borne d’amarrage à laquelle on attache les bateaux. Dans le sens péjoratif, il veut dire « Connard » car ladite bitte ne sert à rien d’autre.

Trik : faveur et connaissance au niveau des douanes (apparu durant la fin des années 1990).

Tchipa : contrepartie, gain facile (apparu durant les années 1990).

Techham : profiter (apparu durant les années 1990).

Hebli : chatoyant, affolant (ce mot est apparu durant les années 1990).

S’ hab el cabas : les magouilleurs dans le domaine sportif, le football surtout (apparu durant les années 1990).

S’ hab Chkara : personnes fortunées ; ce mot qualifie ceux qui vivent dans l?opulence (apparu durant les années 1990).

Tkarkiba : une petite somme d’argent que se procure un hittiste

Nèche : semer la zizanie, le doute (apparu durant les années 1990).

Heta ltem : à fond (apparu durant les années 1990).

Hia : Ok, acquiescer (apparu durant les années 1980).

Zbentout : célibataire, sans charge familiale (ce mot est apparu durant les années 1980).

Les Bains de Hammam Righa .


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Les Bains de Hammam Righa

Les Bains de Hammam Righa sont situés à 520 d’altitude, sur l’emplacement des Aquae Calidae des Romains, cité dont il ne reste plus que des vestiges sans intérêt (derrière le Grand-Hôtel)

Hammam-Righa est à la fois une station d’hiver et une station d’été. Elle offre en outre les avantages d’un séjour à la montagne.

Les eaux. – Les eaux d’Hammam-Righa, dont la température varie, suivant les sources, de 39° à 47°C, sont des eaux salines sulfatées calciques, de composition analogue à celle du bassin de Contrexéville. Une source froide gazeuse et ferrugineuse, est employée comme eau de table.
La station se recommande spécialemnt pour les arthrites, les affections rhumatismales et goutteuses, les troubles nerveux, les blessures et traumatismes. Elle convient aux hiverneurs (mais non aux phtisiques et aux tuberculeux), aux convalescents et à tous les malades qui ont besoin de suivre ou de continuer un traitement thermal dans une saison où les établissements de France sont fermés. C’est une station sanitaire hivernale où la température ne s’abaisse guère au dessous de 13° durant les mois d’hiver.

Le Grand-hôtel est entouré de beaux jardins et d’un parc boisé de 4ha; des jeux de plein-air y sont installés. L’Edifice, considérable, forme un quadrilatère de 90m de côté; il comprend environ 100 ch., un grand salon de 20m sur 20m, une salle à manger de 400 couverts, des salles de billard, de musique, de lecture, de jeu, une bibliothèque.

La façade N. est garantie contre les intempéries par une galerie vitrée de 90m de long. Dans le sous-sol sont aménagés les termes, avec 2 piscines de natation à eau courante, d’une température de 37 à 43°, et tous appareils hydrothérapiques répondant aux exigences de la thérapeutique thermale.

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Le village Aït-Lqaïd dans la daïra des Ouadhias.


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Classé patrimoine national, le village Aït-Lqaïd attend sa réhabilitation source LeMatin DZ
Le village Aït-Lqaïd dans la daïra des Ouadhias, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, est classé depuis 2006 patrimoine national mais sa restauration butte sur des démarches administratives lentes.

Entretemps, ses habitants l’abandonnent accentuant sa décrépitude. Niché au pied du Djurdjura, le village offre une vue majestueuse sur cette altière montagne. Ayant grandement gardé son cachet authentique, il se distingue par une beauté saisissante qu’une nature fascinante a façonné.

Distant de 3 km de la commune d’Agouni-Gueghrane, elle-même distante de 6 km de la daïra des Ouadhias dont elle dépend (35 km de Tizi-Ouzou), Aït-Lqaïd est accessible après avoir emprunté un chemin tortueux en pente qui va en s’accentuant.

Hormis quelques constructions récentes, le village est composé en majorité de maisons anciennes au bâti typique, celui-là même qui lui a valu sa classification. Néanmoins, seules quelques familles y vivent encore. « La plupart des habitants se sont rapprochés du chef-lieu de la daïra où il y a plus de commodités et en raison de l’accessibilité, ceux qui sont restés n’ont pas eu d’autre choix car n’ayant pas de terrain ailleurs où les moyens d’en acheter », explique le président de l’APC d’Agouni Gueghrane, Beddek Amour. Avant cet exode, le village comptait environ 1500 résidents réduits aujourd’hui à une dizaine de familles qui tentent vaille que vaille de préserver leurs habitations en y apportant les réparations qu’imposent les intempéries.

Celles qui ont été abandonnées tombent en ruine l’une après l’autre et les villageois se demandent à quoi sert la classification de leur village qui, par ailleurs, renferme une page du passé révolutionnaire en raison des vestiges qu’il garde encore de cette période. C’est le cas d’une demeure qui avait servi de zaouïa pendant la révolution avant d’être transformée en caserne et qu’une habitante entretient avec amour. Une autre maison en ruine qui « aurait dû » être sauvegardée en raison de son importance, déplorent les habitants du village : il s’agit de la demeure de la famille Yahimi qui avait servi de lieu de torture durant la guerre.

Le maire du village explique qu’à la faveur du classement dont a bénéficié Aït Lqaïd, un « plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur » a été adopté en 2009, mais n’a été suivi à ce sujet d’aucune mesure concrète dans ce sens. Si ce n’est, dira-t-il, une enveloppe de 3 millions de DA qui a été dégagée en 2012 et qui a « à peine suffi » au désherbage et au nettoyage des toitures de quatre ou cinq maisons alors qu’une quinzaine a été classée comme étant « en péril ».

Les raisons d’un retard

La représentante de l’Office de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés (Ogebc), maître de l’ouvrage délégué, Goumeziane Nabila, justifie le retard par les « procédures administratives » qui caractérisent ce type de projets. Et d’expliquer que le plan en question en est à sa première phase, celle du diagnostic en l’occurrence et qu’une fois achevé, il devra être soumis à l’approbation de l’APW de Tizi-Ouzou en concertation avec d’autres institutions relevant du ministère de la Culture, le maître de l’ouvrage étant la direction de la culture de Tizi-Ouzou.

« Ce n’est qu’après trois phases d’étude que la restauration du village pourra entrer en vigueur », ajoute la représentante de l’Ogebc qui tient à noter que les opérations déjà menées sur certaines bâtisses ne le sont pas au titre du plan d’urgence en question mais à titre du programme local propre à la commune d’Agouni-Gueghrane.

Interrogée sur « l’intérêt » d’une restauration du village sachant qu’il risque d’être complètement vidé de ses habitants une fois les travaux entamés, Mme Goumeziane précise qu’un « débat » est lancé précisément entre les parties concernées sur l’option « la plus judicieuse » à suivre.

« Nous sommes conscients de cette question et pour cela, nous avons tenu il y a près d’un an une réunion de concertation avec les villageois et les autorités locales pour en débattre », affirme-t-elle, précisant que l’option privilégiée serait de garder ces derniers tout en faisant du lieu un musée à ciel ouvert en même temps qu’une destination touristique.

Si la classification d’Aït-Lqaïd a fait sortir le village de son anonymat, la réputation de celui-ci tient beaucoup à la présence de Na-Tassadit, une septuagénaire qui perpétue avec une rare passion les traditions qui font l’identité de cette région.

Gardienne d’un patrimoine ancestral, elle est le symbole du village et sa mémoire vivante. Une sorte de « curiosité » que l’on sollicite parfois de l’étranger pour qu’elle fasse part de son « génie » à entretenir sa maison de la façon la plus esthétique et la plus authentique qui soit.

Tamda Ouguelmim, une émeraude au coeur du Djurdjura.


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Tamda Ouguelmim, une émeraude au coeur du Djurdjura

Incrusté, en plein coeur du Djurdjura, Tamda Ouguelmim (le lac Ougoulmim) scintille telle une émeraude, au coeur de la montagne, offrant un paysage pittoresque qui invite au repos et à la contemplation. Tamda Ouguelmim, comme tout « objet » précieux, ne s’offre pas facilement.
Tamda Ouguelmim Tamda Ouguelmim

Pour atteindre ce site idyllique, il faut avoir les jambes solides et l’esprit aventureux, pour braver les pistes escarpées et abruptes de la montagne, qui le préserve jalousement. L’association écologique Tachemlit, l’association scientifique Trait d’union de la commune d’Ait Bouaddou, et l’Association des donneurs de sang de la wilaya de Tizi-Ouzou, ont effectué cette entreprise en compagnie d’un petit nombre d’écologistes et d’amoureux de la nature et de la randonnée.

Pour rejoindre ce site, situé à 1.700 mètres d’altitude, rendez-vous a été donné pour le début de l’escalade au niveau du quartier Ighil Bouwrmi, du chef lieu de la commune d’Ait Bouaddou, située en contrebas du Djurdjura. La procession est encadrée par deux randonneurs chevronnés, qui ont fait plusieurs fois l’ascension du Djurdjura.

Quittant Ighil Bouwrmi, un village qui tire son nom d’une plante toxique qui pousse dans la région, le groupe emprunte ’’la Route des mulets’’, un chemin tracé par les mulets qui l’empruntent depuis la nuit des temps, selon Bachir Belkacem, membre de l’association Tachemlit et vice-président de la Ligue d’athlétisme de Tizi-Ouzou. L’ascension s’annonce très rude et particulièrement éprouvante pour les non initiés. Il faut marcher environ une heure à travers un chemin quasi inaccessible, qui ne cesse de monter. Subitement au milieu de ce paysage hostile apparaît un cimetière, tel un rappel aux imprudents, des dangers de la montagne.

Trois tombes sont visibles, mais on ignore combien de personnes sont enterrées. Selon les habitants de la région, lors de l’épidémie du typhus qui avait frappé la Kabylie dans les années 1930, une famille des Ait Bouaddou qui avait contracté cette maladie contagieuse avait été mise en quarantaine dans la montagne.

Les personnes décédées y avaient été enterrées sur place afin d’éviter toute contamination des autres habitants du village. Selon les mêmes témoignages des martyrs de la révolte de 1871 contre le colonialisme français sont également enterrés au niveau de ce cimetière. La route continue de monter vers le lieudit Vouqreche, une sorte de canyon, qui a la particularité de renvoyer un écho parfait. A partir de cet endroit, la montée devient moins pénible grâce à la présence de dépressions qui permettent aux randonneurs de reprendre leur souffle.

A 1.373 m d’altitude, la source de Sidi Amar, se trouvant à mi-chemin du lac Ougoulmim, est une bénédiction de la nature. Le groupe des randonneurs décide de s’y reposer pour se rafraîchir et se désaltérer, avant de reprendre l’ascension. Selon les mesures faites par un spéléologue, l’eau de cette source qui jaillit entre les rochers, est la plus froide de la région avec une température constante de 7,3°c.

Vers 10h30, le groupe reprend la route vers le Tamda Ougoulmim, suivant un cours d’eau qui annonce que le lac n’est pas loin. Le bruit de l’eau qui coule à travers un oued, qui se déroule tel un long serpent, se fait de plus en plus fort et au loin apparaît une petite cascade. C’est Tichouret El Hammam, un autre endroit féerique du Djurdjura.

Tamda Ouguelmim, royaume de la rainette du Djurdjura

En dépassant cet endroit, et après avoir grimpé deux autres piémonts, le lac Ougoulmim, classé zone humide, se dévoile dans toute sa splendeur. L’endroit, d’une forme presque circulaire, est d’une superficie stable de 3 ha, selon un cadre du Parc national du Djurdjura (PND). Une partie de ce site est couverte d’eau, qui reflète la verdure des alentours, dans laquelle se reflète le pic qui surplombe le lac.

L’autre partie est recouverte de végétation. En hiver cette partie est recouverte de neige tandis que l’eau du lac est gelée, précise le cadre du PND. En plein milieu du site et dans la partie sèche se dresse un arbre. Il s’agit d’un cèdre. Les branches de cet arbre de haute altitude ont été brisées par la neige et ne subsiste que le tronc. « C’est un phénomène naturel », indique le cadre du Parc, précisant que le cèdre repousse toujours après ce type de dégâts.

Dévalant la dernière colline, les visiteurs sont accueillis par de petites grenouilles vertes, des rainettes du Djurdjura, qui pullulent au niveau de ce site qui leur offre l’herbe et l’eau dont elles ont besoin. Leurs croassements se marie harmonieusement avec les chants des oiseaux et rapaces qui planent sur le lac ainsi qu’avec le meuglement des vaches, quasiment à l’état sauvage, qui paissent paisiblement en ce lieu et qui se débattent dans l’eau, passant de longs moments à se rafraîchir et à fuir les piqûres des taons et autres mouches.

Les randonneurs ont pris le soin de ramasser les rares bouteilles et sachets en plastique laissés par des visiteurs peu soucieux de la préservation de ce site. L’absence de routes aménagées vers ce lac a permis de le préserver de toute dégradation qu’aurait causée une présence humaine qui aurait, par ailleurs, perturbé l’équilibre écologique de ce site enchanteur.

Demri Madjda/APS
Par Le Matin Réactions

Le burnous et le haïk ressuscités.Abordj


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L’histoire des traditions et de l’art bordjiens, sous toutes leurs formes, remonte à l’époque néolithique. C’est durant cette période que les peuples venus de l’Est et du Nord migrent et s’implantent dans cette région, marquant ainsi les prémices de la culture bordjienne.

L’artisanat bordjien d’aujourd’hui puise ses sources dans cet héritage ancestral, modelé par une culture bouillonnante par sa diversité et sa créativité. Confronté à l’économie moderne, à l’exportation, au tourisme et aux besoins de la population, l’artisanat allie tradition et modernité. Il s’agit cependant d’un patrimoine fragile, faisant partie intégrante de l’histoire de la région et il est nécessaire de le préserver.
Il a la chance de réunir en une seule région trois pans culturels qui traduisent, avec harmonie, l’unicité de notre pays.

Ce qui donne quatre genres à l’artisanat de la région. Le chef-lieu est marqué par la présence d’activités manuelles comme le dessin décoratif sur le tissu, le plâtre d’esthétique et la création d’objets d’art.
La région Nord est spécialisée dans le tissage de tapis, de vêtements comme le burnous d’El-Anasser, la qachabia et des couvertures comme le haïk légendaire de Bordj Zemoura.

Elle est connue également pour sa poterie à Djaâfra et pour la transformation du cuivre à Medjana. La zone Sud est plutôt réputée pour ses objets en alfa, tels que les paniers, la literie, les éventails et les chapeaux d’El-Hamadia. La zone Ouest a un penchant pour les bijoux en argent ainsi que les objets de décoration.

Actuellement, un très grand nombre d’artisans vivent dans l’ensemble de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. Elle compte pas moins de 4 808 artisans. La majeure partie d’entre eux, soit 2500, se spécialise dans l’artisanat de services, 1700 dans la production et 700 dans l’artisanat artistique.

Après un laisser-aller de plusieurs années, l’État s’est timidement penché, dernièrement, sur ce problème touchant à la culture populaire et à l’emploi ; des structures ont été créées pour encourager et développer la production artisanale et assurer la préservation de vieux métiers. Un Fonds national de promotion des activités artisanales est créé à ce titre. Ainsi, la wilaya de Bordj Bou-Arréridj compte deux maisons d’artisanat, une à Zemoura et l’autre à Bordj Bou-Arréridj.

“L’artisanat exige des compétences techniques et artistiques transmises au fil des générations, des outils et un marché. Les anciens avaient le souci de la formation et des débouchés commerciaux. Mais l’apparition des produits industrialisés avec leurs prix souvent très bas, menace toujours ces produits faits à la main…”, disent les artisans qui se plaignent aussi de l’absence d’une relève, en plus du manque de la matière première, des locaux et du financement. “Même mon fils n’est pas motivé pour la relève”, dira âmmi Hacen, un artisan en broderie pour burnous.

La corporation appelle aussi à la création d’un centre de formation spécialisé dans l’artisanat local. “Dans ce centre, les artisans peuvent consulter des archives, poser des questions, recevoir des conseils.
Les apprentis sont formés selon les méthodes traditionnelles”, ajoute âmmi Hacen.

Chabane BOUARISSA

Liberté

Artisanat : Le burnous et le haïk ressuscités

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Je me souviens, étant petit, à l’âge de l’école primaire, quand je rentrais de l’école à midi, je ne trouvais pas le diner préparé, alors je m’adressais à ma mère : « Maman ! Pourquoi n’as tu pas préparé le déjeuner ? Au moins une soupe ou une ratatouille pour déglutir les morceaux de galette (Kesra ou Matlou3) ». « Mon fils, répondit ma mère, aujourd’hui je suis allé avec ta grand-mère chez le marchand de laine et nous avons acheté cette laine que tu vois là-bas ».
Durant la quinzaine de jours qui suivait l’acquisition de la laine, nous n’avions pas droit au déjeuner complet : contentez vous de la galette pour vous rassasier »
Maman , ma grand-mère et ma sœur ainée passaient des journées entières à traiter le tas de laine brute qui occupait un espace assez important de la cours de la maison et nous priver ainsi d’un espace de jeu .
D’abord, extraire manuellement les crottes de brebis et les fleurs sèches de chardon collées à la laine, et rendre la laine, toute la laine, morceau par morceau, plus tendre, et l’écharper comme tirer de l’élastique, par des gestes de main appliquées.
Au quatrième jour, elles ramassaient la laine dans des grands sacs de toile, et ma grand-mère avait pour mission le lavage de la laine à la source. Je l’accompagnais, et durant la demi-journée que je passais avec elle, je ne faisais que contempler le travail ardu de ma grand-mère accroupie sur un bord de la séguia, et récupérer les petits bouts qui s’échappaient dans le cours.
Ensuite, les femmes de chez moi passaient à une autre étape du traitement, le cardage ou le peignage, la laine est démêlée à l’aide des cardes (Kardache : peignes à pointes d’acier, qui dans un mouvement de va-et-vient forment des boudins prêts à être filés). Et s’en suivit le filage à l’aide d’un rouet (Maghzel), sur les mollets nus ; elles filaient la laine pour tordre le fil et l’enrouler.
A l’avant dernière étape, ma grand-mère emportait la laine chez le teinturier (Sebbagh) qui tenait une modeste chambre dans la grande écurie (Couri) du centre ville où il exécutait son métier.
Si cette étape de teinture n’était pas dans l’ordre du jour des femmes, nous saurions, nous les petits qu’il s’agirait d’un « Hawli », couverture blanche de laine, Hawli de l’arabe Hawl veut dire « Année », car dans chaque maison un hawli est tissé une fois par an, ou d’un « Barnous », Burnous : manteau blanc de laine à capuchon.
Si par contre, la laine remportée de chez le teinturier est marron ; nous devinerions tout de suite qu’il s’agirait d’une « Kachabia », qui couvre mieux le corps quand il fait froid.
Si, la laine est multicolore, il s’agirait surement d’un « Hanbal », couverture lourde qui fait « immunité » au grand froid dans les habitations.
La dernière étape consistait au montage du métier à tisser (Mensedj) qui dure presque une journée et avec la participation de quelques voisines (Touiza) et on avait ce jour la droit à des crêpes (Ghrayef) bien chaudes.
Quand j’entrais dans d’autres maisons de la famille, je trouvais des femmes derrière le métier à tisser entrain de tisser, et tasser la laine avec une peigne en acier doté de poignée en bois (Yazila) et je me disais : C’est comme chez moi !
Où sont les vraies femmes (Hrayer) d’antan ? Je me pose la question aujourd’hui.

CONSTANTINE : Le « Serdj » de Sidi Bel Abbès un signe identitaire fort.


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La semaine culturelle de Sidi Bel Abbès à Constantine a dévoilé aux yeux des habitants du Vieux Rocher, la selle traditionnelle « Serdj », une icône du patrimoine culturel de la Mekerra.
La semaine culturelle de Sidi Bel Abbès à Constantine a dévoilé aux yeux des habitants du Vieux Rocher, la selle traditionnelle « Serdj », une icône du patrimoine culturel de la Mekerra. Elément symbolique de ce patrimoine, le « Serdj » reste de nos jours un signe identitaire d’importance dans la patrie du raï. Malheureusement, déplore M. Mohamed Zouaoui, représentant de la délégation culturelle de cette wilaya, les artisans qui fabriquent encore le serdj ne se comptent plus que sur les doigts d’une seule main. La transmission du savoir-faire lié à la confection de cette selle « est loin d’être chose aisée du fait que les jeunes artisans, aujourd’hui, à Sidi Bel Abbès comme ailleurs, préfèrent plutôt s’investir (et investir) dans une entreprise plus lucrative où le travail n’exige pas beaucoup de tempsà et ne demande qu’un minimum d’efforts », soutient M. Zouaoui en ajustant une lanière en cuir d’une selle authentique qu’il contemple avec des yeux adoratifs, comme s’il voulait faire partager son admiration. Pour lui, il incombe au secteur de la culture de « prendre en charge ces biens culturels dans leur intégralité, à travers leur recensement, leur identification, leur protection et leur promotion, car il s’agit d’une partie de notre mémoire ». M. Zouaoui ne se fait pas prier pour parler du « serdj » de Sidi Bel Abbès. Il ne semble attendre, en fait, qu’un signe d’encouragement pour y aller de ses explications : « il importe d’abord que l’artisan sellier veille à ce que chaque cheval ait un frontal de drap ou de velours avec une grande frange couvrant presque les yeux et recouvrant le cou d’une pièce de drap ornée de couleurs vives ».
A Sidi Bel Abbès, comme dans d’autres wilayas limitrophes, le « Serdj » est généralement composé de 4 à 5 pièces montées sur un arçon de bois revêtu d’une peau travaillée sur laquelle on a fixé une large bande méticuleusement brodée, en Medjboud, broderie faite de fil doré ou argenté, de motifs et de dessins exprimant l’authenticité locale et les valeurs ancestrales accordées au cheval et à son cavalier », souligne de son côté Abdelkader Touzani, maître-artisan sellier. L’ensemble du « Serdj » est recouvert d’une chemise en velours brodée, surmontée d’un pommeau et se distinguant par ses différents éléments artistiquement tressés et dont on a fidèlement conservé les appellations que les anciens leurs ont attribuées, a-t-il fait observé. Esstara, Lahzam, Erras, Eddir, Ladjbira (la gibecière), El Khef, Erkabat (les étriers) et autres Laâdham et Tarh sont autant de termes qui illustrent cet esprit de dévouement et expriment la volonté locale de sauvegarder ce composant de l’identité culturelle et de le préserver tel quel aux générations futures, assuré M. Touzani qui a monté un atelier pour contribuer, à sa manière, à la perpétuation de cet héritage séculaire. « Le cavalier, en enfourchant sa monture pour une course, pour voyager, ou pour parader est toujours à l’aise sur nos selles traditionnelles », assure cet artisan avec une certaine emphase. « Pratique et confortable, elle permettait aux nobles chevaliers arabes de se tenir rapidement debout sur les étriers et n’entravait jamais leurs mouvements, même lorsque le cheval se déplace au grand galop », ajoute-t-il en caressant affectueusement son « serdj ».

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